Longue Distance
A mon frère
« Un seul être vous manque
Et tout est dépeuplé »
Alphonse de Lamartine
Y aller...là bas… les serrer longtemps, tendrement dans mes bras ! Voyage toujours remis. Désir obsédant de sentir l’accolade de l’air chaud et épais, qui entre, matériel –dés l’ouverture des portes. Le boire goulûment et sentir sa brûlure iodée sur les lèvres et dans les yeux. Lumière éclatante, soleil brûlant impitoyable… et le bruit des vagues et du vent, comme une lointaine chevauchée sauvage, mais si apaisante, comme une berceuse, comme un souvenir enfoui et oublié qui me constitue comme la peau.
C’est impossible …..Il est tard…je m’endors comme avalée par un gouffre…
Elle court, sur le sable ardent pour s’approcher tout près, jusqu’au bord, de cette étendue liquide bruyante et mouvante, inconnue d’elle, d’eaux et de vent. Etendue bleu sombre accrochée au bleu clair par une ligne fine mais précise, comme une pliure horizontale. Elle se brûle les pieds et enfin sent joyeuse et rassurée, le soulagement de cette eau fraîche, qui lèche ses pieds, les couronnant de mousse et le sable mou et humide se dérober sous son poids et creuser un volcan qui s’efface, qui s’efface. Le vent voltige fou dans les cheveux salés.
Elle traverse la forêt touffue et ombragée par un chemin glissant et accidenté, ouvert exprès pour les chevaux et les gens. Entourée de milliers de sons fins, de petits frottements, de grincements divers, de légers sifflements, le grondement sauvage de l’océan se fait plus précis. En haut d’une branche, accroché solidement par ses pieds comme des mains aux doigts crochus, un varan majestueux et placide iridescent chauffe au soleil son dos dentelé ; on perçoit les battements de son goitre sous sa peau brillante. Ses yeux ne regardent rien de précis mais se ferment à tour de rôle en tournant sur eux-mêmes. Une bande de petits singes « titi » hauts comme une main, poilus et blancs comme des petits vieux qui vous fixent du regard avec une insistance infantile, sautent en criant de branche en branche, agiles et rapides, pour disparaître joyeux. Les arbres élégants forment une voûte ajourée et leurs troncs lisses montent, fins et élancés, comme les nervures d’une cathédrale gothique qui aurait des vitraux au plafond. Et l’air si chaud, et la peau moite et dilatée.
M’arrive, vague et lointain, un son, ou est-ce un cri, ou un appel, un bourdonnement ? Je le chasse agacée ! Il fait nuit et c’est l’hiver !
La cabane est au loin, construite entièrement en guadua jaune et vert. Le toit qui descend très bas, presque jusqu'à toucher le sol, est fait de feuilles de palmes sèches, accrochées à des tiges
que l’on ne voit pas mais qui forment un alignement ondulant jusqu’au faîte. Elle la voit à travers le rideau strié et mouvant des longues feuilles courbes de cocotiers d’eau, assise comme une grande dame sur le sable blanc. Ce sable tacheté d’ombres ajourées- soudain d’une rayure sombre mais surtout de déchirures alignés- des palmes écartelées qui se balancent, et de temps en temps dans le sable, a demi enfouie, portant en elle le bruit sec de sa chute…une noix de coco tombée, verte et lisse, sous la lumière stridente… et sur le seuil ma fille engloutie par l’ombre drue, qui appelle et fait des signes des bras.
Elle crie quelque chose et un son aigu arrive estompé, par bribes hachées comme un prémonition……Je me retourne dans mes draps…irritée…..La nuit est entamée et j’ai froid.
Elle n’entend pas, seul le vent qui siffle, le martellement lancinant des vagues, et les battements de son cœur après la lutte contre le courant rond …. La peau chaude, brune et mouillée. Et toute cette lumière… la lumière des Caraïbes.
Soudain, immiscé dans cette stridence lumineuse une impression, que l’on chasse comme une mouche, d’avoir négligé, oublié quelque chose….et une anxiété lourde comme un serpent niché au creux du ventre….Il fait si froid…..
Les premiers accords de la Sonate Le Printemps…en pyjama, j’ai cinq ans, cachée avec mon frère derrière les barreaux du grand escalier et avec une vue imprenable sur le hall d’entrée en granit noir reluisant et sur la majestueuse porte toute vitrée et ornée de ferrures, je vois entrer tous les invités : il y a mon oncle, le poète, avec sa jolie femme, toute fine dans une robe de dentelle gris-bleu , ses cheveux d’ébène coupés carrés, des fossettes ornent son sourire franc, le regard noir et espiègle, le front de rose; les amis écrivains de mon père, très élégants et leurs épouses souriantes et qui saluent ma mère avec maintes exclamations et compliments. Ma mère belle et blonde, dans sa robe de velours myosotis, les magnifiques yeux verts d’eau lumineux, humides et vastes comme des lacs, le sourire large orné de dents parfaites et blanches. Mon père derrière, a peine un peu plus petit qu’elle, accueillant les invités avec des petites blagues gentilles et des sourires, sur les tempes, déjà, quelques fils d’argent, son regard profond vert sombre aux longs cils noirs sous les sourcils épais virilement unis au milieu. Les mains fortes et courtes aux ongles carrées et cette fière allure, jeune et agile. Il me regarde et de sa main et nous dit adieu….amoureusement……adieu…..
La sonnerie, comme un écho...de loin elle arrive. Se précise cette fois..pressante…présente.. Le brouhaha des rires et des conversations, les coupes qui trinquent, les discussions passionnées, le piano de la Sonate de Beethoven…en bas… au salon…la réponse du violon. Tous ces sons s’enroulent et comme de rubans montent vers nous…je sombre a nouveau dans la nuit, avec le sentiment gênant d’avoir effacé quelque chose…mais quoi ?
Le blanc cercueil de Diego au milieu du salon, sur la table de centre en bois cannelé…ma mère vêtue de noir, l’air transi, les yeux cernés et creux, s’affaire auprès de moi et de ma robe noire que j’ai froissée et mon père, soudain vieux ne décolle pas son regard du sol, accablé, vaincu, désespéré. Aux murmures de la veille, quand le petit se mourrait, s’est substitué un silence mortel et irréparable. Aux courses et aux arrivages des oncles, tantes et cousins, tous consternés, la solitude. Soudain le monde s’est vidé et il y fait noir…Ces pleurs…
Nous longeons la route toutes fenêtres ouvertes, la route soudain toute droite, tachetée d’ombres mobiles. De chaque côté de la route d’énormes manguiers dont les branches se joignent au centre, dessinent une nef ajourée, ornée de grappes de miel se balançant doucement au gré du vent. Entre deux troncs, une prairie lumineuse et à l’ombre fabuleuse d’une ceiba, géant américain, arbre majestueux cintré et à la peau lisse comme un corps de femme, s’abritant du soleil strident, un troupeau de zébus languides ruminant paisiblement. Douces vaches a grandes oreilles duveteuses, bossues au regard cerné de noir et de longs cils qui nous fixent curieuses et s’approchent lentement, lourdement, sans crainte. Au loin, au bout de vertes prairies et bien après des petites collines et bosquets devenus paysage, découpée à la scie sur l’azur, la cordillère bleutée couronnée de nuages. Et plus haut, encore au dessus, accroché au ciel, limpide et lévitant, le cône névé de Santa Isabel.
Le vent sucré caresse mon visage, en emmêle mes cheveux qui flottent follement. L’odeur acide et fermentée des mangues…de loin m’arrive le cri de quelque oiseau…ou serrait-ce le hurlement d’un singe, ou le chant d’un merle de mon enfance…mais ce n’est pas encore le jour…ou des grillons qui grattent, ou les cigales qui sifflent stridentes….non…se sont…se sont des appels….J’émerge des rêves comme une noyée cherchant de l’air !
J’entends !!! C’est le téléphone ! Qui sonne…qui sonne…aigu, pressant, pesant. J’ai le sentiment qu’il sonne depuis toujours !.....Depuis combien de temps ?...Un appel au milieu de la nuit ! Le cri venu de loin qui scelle à jamais notre silence.
Il faut venir… son cœur à cessé de battre…il est parti…Adieu…Adieu …
« Nous t’attendons…viens vite !! Viens ! Il ne manque que toi ! viens ! »
Paiement terminé. Le voyage toujours remis….un sanglot réprimé m’étrangle et me brûle. J’imprime le billet, départ à l’aube. Paris - Carthagène
inspiraciones momentàneas, antiguas o por venir, asistidas de imàgenes... bolitas de luz o de sombra que ruedan o vuelan, que se van y a veces vuelven.
mercredi 29 septembre 2010
samedi 17 juillet 2010
Los cachorros
Hace unos años se me apareció un monstruo de tres cabezas, devorador y sangriento.
Fue, con premeditacion, método y parsimonia, despedazándome poquito a poco, con encarnizado placer hasta no dejar de mi sino un charco de tripamenta negra y sucia. Supe, en ese entonces, que cada cabeza tenia tenia un nombre y creí que actuaban cada una independientemente, pero con el tiempo fui comprendiendo que actúan de concierto y que cuando una sonríe, la otra muerde y la tercera grita y que no siempre es la misma la que ríe, la que muerde o la que insulta. Solamente sé que soy yo, sin fin, el objeto de su insaciable hambre y deseo, y que aún espachurrada y desaparecida y posesionado él de todo mi ser y de mi piel, de mis cualidades y defectos y de todos mis recuerdos, seré aún su plato preferido.
Un día, en Tashkent, capital de Uzbekistan, entré a un almacén donde vendían toda clase de cosas y de colgandejos. Mirando aquí y allá en busca de objetos divertidos o bellos, de pronto me topé, como si tuvieramos cita, con esta escultura tan bonita...no pude menos que reír muy divertida y hacer toda clase de gestos y aspavientos para indicar que quería verla de cerca!!! Ha sido, con sus tres cabezas de ojos globulosos y jeta dentada que sonrie, su linda cola de lagarto, sus hermosas patas de perrito fino y su color indiscutible de barro cocido un objeto de goce siempre renovado...!
dimanche 11 juillet 2010
receta de berenjenas y pimentones robada a mi amiga chilena Maria Isabel Walsen
Ingredientes para cuatro personas:
2 berenjenas grandes que corto en dos y que pongo a dorar con aceite de oliva
2 pimentones rojos pelados y cortados en tiritas. Yo los coloco encima de la berenjenas y los cocino al vapor cortados en dos para quitarles la piel que encuentro indigesta
6 echalotes o 2 cebollas picaditas y doradas también
1 ajo doradito
4 tomates pelados y sin pepas y cortados en tiras
2 tajadas de jamón ahumado cortadas en tiras
Queso emmental rayado
En un sartén hondo y grande dispongo mis berenjenas, por encima de cada berenjena dorada, cebollas y ajo dorados, las tiritas de pimentón, las tiritas de tomate, con sal, pimienta y color pongo a cocinar hasta que la salsa se haya evaporado en un cincuenta por ciento lo que asegura que todo esté bien cocido.
Dejo secar después de haber agregado el jamón y el queso hasta que el fondo tenga el aspecto del caramelo. Se sirve una berenjena por persona
Es un plato único que se puede congelar o recalentar.
Bon appétit!
samedi 10 juillet 2010
Copacabana
Dice Isabelle Huppert en la pelicula Copacabana "Les enfants, petits c'est mignon et adorable, et plus tard ils nous chient sur la tête" Los hijos, chiquitos son adorables y tiernos, después nos cagan encima"
jeudi 8 juillet 2010
mercredi 7 juillet 2010
billete sin suerte
Cuando en el año 1991 El Banco de la República de Colombia cito a concurso a creadores, dibujantes y artistas a participar al concurso para el diseño de un billete que nos cambiara de los Santanderes, Ricaurtes y Nariños rosados, verdes y grises de nuestros libros de historia, pensé que había otros héroes para celebrar y aplaudir.
Yo, Jorge Olivares, con la ayuda de familia y amigos realizé uno a uno todos los motivos del diseño y el billete completo con filigrana y todo, billete que finalmente resulto ganador y que todos apodaron el billete de los loritos...pero no del primer premio porque según decisión el Señor Presidente del Banco de la época, -quién arbitrariamente, a pesar de la decisión unánime del jurado eminente presidido por el único sabio en materia cultural Germán Arciniegas, dijo que "el primer premio presta a obligaciones de parte de la institución, por bueno que sea" - fue calificado de "desierto".
Gané entonces el segundo premio, con un cheque, las felicitaciones del presidente, una entrevista radiofónica y la pena y excusas de Germán por ese "desierto" de sed, soledad y viento.
Un buen día me llama otro "dotor" de esos para decirme que finalmente tomaron la decisión de imprimir mi billete por hermoso, por colorido, por diferente. Pero que como solo aquél que ganara el primer premio podía pasar a impresión, he aquí las famosas "obligaciones" de que hablaba el otro "dotor", y que para ello, se necesitaba mi autorización.
Yo dije, pues la doy pero me dan el cheque y la publicidad debidas a un primer premio.......que si, que no, que ya tarde, que la decisión vino de arriba, que imposible, que como hacemos....Y yo pues firme. La plata o la vida.
Llamadas y ruegos empezaron a montar en jerarquía...y yo pues la plata.
Como al año, uno de los cardenales, el papa nunca llamo, del Banco llama y me invita a almorzar ...que donde usted quiera dotora...que bueno, que allí nos vemos a la una.
Allí me esperaba no de rojo sino de completo completo, muy elegante el dotorcito en cuestión y la conversión comienza ...que usted comprende...que no teníamos la intención...pero que ahora si...que firme aquí doña los derechos de autor...que así imprimimos su billete a millones de copias sin deberle un centavo a usted...que mire....Me saca mi sobre, con todos mis dibujos...toditos, los chiquiticos de las narigueras, del poporo de oro, los barquitos de Cristóbal...mi billete completo, la india embera fiera y tatuada en el mentón...y me cogió una tos increíble y así estrangulada corrí al baño y no paraba de toser.
Cuando volví a la mesa estaba colorada y llorosa y la soga que me apretaba el pezcuezo seguía allí con sus púas clavàndoseme...y para desahorcarme al fin...ya muriendo sin aire, firmé uno a uno todos los dibujos como si vendiera o regalara a mis hijos...
Sin terminar de almorzar me fui...y entendí que era un billete sin fortuna...valga la redundancia, puesto que apenas un año después de su parución al publico y que fuese manoseado por todas las manos y portado en todos los bolsillos, hubo un robo millonario y desaparecieron las planchas de impresión seguido de la aparición de millones de loritos forajidos que por todas partes volaban sin oros en ningún socavón! Fueron los ladrones quienes ganaron el primer premio.
Yo, Jorge Olivares, con la ayuda de familia y amigos realizé uno a uno todos los motivos del diseño y el billete completo con filigrana y todo, billete que finalmente resulto ganador y que todos apodaron el billete de los loritos...pero no del primer premio porque según decisión el Señor Presidente del Banco de la época, -quién arbitrariamente, a pesar de la decisión unánime del jurado eminente presidido por el único sabio en materia cultural Germán Arciniegas, dijo que "el primer premio presta a obligaciones de parte de la institución, por bueno que sea" - fue calificado de "desierto".
Gané entonces el segundo premio, con un cheque, las felicitaciones del presidente, una entrevista radiofónica y la pena y excusas de Germán por ese "desierto" de sed, soledad y viento.
Un buen día me llama otro "dotor" de esos para decirme que finalmente tomaron la decisión de imprimir mi billete por hermoso, por colorido, por diferente. Pero que como solo aquél que ganara el primer premio podía pasar a impresión, he aquí las famosas "obligaciones" de que hablaba el otro "dotor", y que para ello, se necesitaba mi autorización.
Yo dije, pues la doy pero me dan el cheque y la publicidad debidas a un primer premio.......que si, que no, que ya tarde, que la decisión vino de arriba, que imposible, que como hacemos....Y yo pues firme. La plata o la vida.
Llamadas y ruegos empezaron a montar en jerarquía...y yo pues la plata.
Como al año, uno de los cardenales, el papa nunca llamo, del Banco llama y me invita a almorzar ...que donde usted quiera dotora...que bueno, que allí nos vemos a la una.
Allí me esperaba no de rojo sino de completo completo, muy elegante el dotorcito en cuestión y la conversión comienza ...que usted comprende...que no teníamos la intención...pero que ahora si...que firme aquí doña los derechos de autor...que así imprimimos su billete a millones de copias sin deberle un centavo a usted...que mire....Me saca mi sobre, con todos mis dibujos...toditos, los chiquiticos de las narigueras, del poporo de oro, los barquitos de Cristóbal...mi billete completo, la india embera fiera y tatuada en el mentón...y me cogió una tos increíble y así estrangulada corrí al baño y no paraba de toser.
Cuando volví a la mesa estaba colorada y llorosa y la soga que me apretaba el pezcuezo seguía allí con sus púas clavàndoseme...y para desahorcarme al fin...ya muriendo sin aire, firmé uno a uno todos los dibujos como si vendiera o regalara a mis hijos...
Sin terminar de almorzar me fui...y entendí que era un billete sin fortuna...valga la redundancia, puesto que apenas un año después de su parución al publico y que fuese manoseado por todas las manos y portado en todos los bolsillos, hubo un robo millonario y desaparecieron las planchas de impresión seguido de la aparición de millones de loritos forajidos que por todas partes volaban sin oros en ningún socavón! Fueron los ladrones quienes ganaron el primer premio.
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